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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Communiqué de presse - L’impact du Covid-19 sur l’économie locale dans les régions transfrontalières entre le Sénégal, la Guinée et la Guinée Bissau : un brusque freinage au développement dans un contexte économique en pleine croissance.

Une analyse de marché récemment réalisée par COSPE partenaire, avec LVIA et CISV, du projet MIGRA - Migration, Emploi, Jeunesse, Résilience, Auto-entrepreneuriat, financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement, révèle les premiers effets des mesures d’endiguement adoptées par les trois pays d’Afrique de l’Ouest. L’enquête identifie les obstacles et les opportunités dont les petites et moyennes entreprises locales doivent être conscientes afin de faire face à cette période historique particulière.
L’analyse qualitative réalisée par COSPE en septembre et octobre 2020 a porté sur un échantillon d’environ soixante petites et moyennes entreprises et d’une trentaine d’institutions publiques et d’organisations privées ou associatives basées dans les zones transfrontalières de Ziguinchor et Cacheu, entre le Sénégal et la Guinée Bissau, et de Kédougou et Labé, entre le Sénégal et la République de Guinée. Des zones qui ont toujours été le cadre naturel des échanges et du commerce, où il existe des flux migratoires intenses de départ (2,7%, ANSD 2013, dans la région de Ziguinchor), de transit et d’arrivée. Des zones transfrontalières avec des taux de chômage et de pauvreté élevés, mais faisant partie d’économies qui, au cours des deux années précédant la pandémie, avaient enregistré des taux de croissance du PIB encourageants : de +4,6 % en Guinée-Bissau, plus contenu, au +5,8 % en Guinée et +6 % au Sénégal (Banque mondiale, 2018). Une amélioration qui a encouragé les agriculteurs et entrepreneurs locaux, en particulier dans le secteur de l’hôtellerie, à investir pour développer leurs activités.

L’impact du Covid-19 a entraîné une baisse d’activité importante dans tous les secteurs analysés (aviculture, agriculture, élevage porcin, apiculture, restauration, hôtellerie, artisanat, services, pêche, transport), qui a principalement touché les entreprises plus petites et moins structurées et le secteur informel. La plupart des entreprises interrogées remarque une baisse du chiffre d’affaires de 20 à 50 % par rapport à l’année précédente. Certaines ont signalé une baisse supérieure à 90%.
Les mesures prises pour faire face à la pandémie (fermeture des frontières, restriction au transport de biens et de services et à la circulation des personnes) ont entrainé partout des difficultés d’approvisionnement en matières premières, une réduction de la main-d’œuvre disponible, une augmentation des coûts fixes et de production, une augmentation du prix des produits essentiels et une contraction de la demande, une réduction des exportations (mangue et noix de cajou) ainsi que des retards de livraison. Des éléments qui affectent le revenu des familles et leur pouvoir d’achat, en entraînant des pertes d’emplois et une augmentation de la pauvreté et de la vulnérabilité sociale.
Afin de survivre à la crise et d’assurer un minimum de subsistance, des stratégies alternatives ont été mises en place : la diversification de la production et des clients, la réduction de leurs activités commerciales, la concentration sur les marchés nationaux et locaux ; certaines entreprises ont également pu bénéficier de l’interruption de la production d’entreprises concurrentes, en augmentant leur chiffre d’affaires – notamment pendant la première phase de la pandémie dans le secteur agricole.
Au-delà de décrire la situation économique dans les trois domaines d’action du projet MIGRA, l’enquête de COSPE fournit également une série d’indications utiles aux entrepreneurs locaux pour les soutenir et les guider dans la reprise et la mise en œuvre de leurs activités économiques. Elle recommande en particulier la coopération entre fournisseurs et producteurs, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, afin de créer des chaînes d’approvisionnement moins dépendantes des importations, plus aptes à réduire les coûts des matières premières et du transport, plus organisées pour le stockage et la logistique, plus efficaces dans la distribution et plus fortes dans l’accès au crédit. Sensibiliser à la consommation de produits locaux et renforcer des liens entre les producteurs et les consommateurs sont des objectifs que le projet MIGRA souhaite poursuivre afin d’assurer un volume stable de demande sur le marché local.
Veuillez trouver ici la recherche complète, en français, d’Alberto Zoratti (responsable thématique du COSPE sur l’économie et le travail) : https://www.cospe.org/wp-content/uploads/2021/01/analyse-marche-covid19-MIGRA.pdf

Pour plus d’informations : Ester Facotti, coordinatrice COSPE projet MIGRA - ester.facotti@cospe.org

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